Maladie persistante ou récidivante
• Un mélanome persistant est une tumeur qui n’a pas été complètement éliminée par le traitement. Il se trouve dans la cicatrice réalisée après l’intervention chirurgicale. Le mélanome persistant n’a pas pénétré sous l’épiderme.
• Un mélanome récidivant peut être de plusieurs types. Une récidive locale est la réapparition du mélanome au voisinage d’un mélanome précédemment réséqué ou sur le trajet des groupes ganglionnaires régionaux (métastase en transit).
• Une récidive régionale est un mélanome dans les ganglions lymphatiques voisins du premier mélanome.
•Une récidive à distance est une propagation au-delà des ganglions lymphatiques régionaux.
L’investigation d’un mélanome persistant et récidivant commence par une biopsie. Les tests réalisés ensuite dépendent du stade de la maladie, comme cela a été décrit précédemment. Le stade de la récidive est également déterminant pour le type de traitement administré et le calendrier de suivi. En cas de récidive, la participation à un essai clinique est généralement proposée.
Il est fréquent que la fin d’un traitement contre le cancer suscite un mélange complexe d’émotions. Certaines personnes peuvent être soulagées de savoir que le traitement est terminé, mais aussi se sentir vulnérables et incertaines quant à ce que l’avenir leur réserve. S’entendre dire qu’elles sont indemnes de la maladie à la fin du traitement peut faire naître une inquiétude et une anxiété importantes quant à l’éventualité d’une réapparition ou d’une récidive du cancer. La crainte de la récidive est une préoccupation universelle chez les personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer et l’une des plus fréquentes chez les personnes qui ont terminé leur traitement.
Bien que la crainte de la récidive tende à s’atténuer avec le temps, des déclencheurs imprévus peuvent faire ressurgir les sentiments de ce type. Si la crainte se caractérise par des pensées chroniques concernant la récidive ou la progression de la maladie, qui ont une incidence sur votre fonctionnement quotidien et votre capacité à vous projeter dans l’avenir, il est temps de consulter un médecin ou un conseiller professionnel.
La Dre Rinat Nissim, Ph. D. en psychologie clinique et psychologue au Princess Margaret Cancer Centre, a récemment proposé quelques pistes pour surmonter la crainte d’une récidive.
« Comment faites-vous face à la peur et à l’anxiété? Le plus souvent, quand nous nous sentons anxieux, nous avons tendance à résister à cette réalité, à nous battre avec notre anxiété, à nous répéter constamment des choses comme “C’est idiot d’être anxieux”, ou “Je devrais pouvoir m’en sortir” ou “L’anxiété et le stress vont faire revenir le cancer”. Le réflexe de nous battre encore plus fort est tout naturel, mais plus on se bat, plus l’anxiété se fait forte, et le vrai résultat de cette lutte acharnée est une augmentation de notre anxiété et un épuisement de nos ressources.
Ce qu’il faut parfois faire, c’est apprendre à accepter l’anxiété, à abandonner la partie et à cesser la lutte. Oui, lâcher prise est contre-intuitif, mais peut se révéler l’action la plus productive. Pensez à l’anxiété comme à une vague de mer qui fonce vers vous : vous pouvez la fuir, mais elle vous rattrapera et vous renversera. Vous pouvez essayer de tenir bon et d’y résister, mais elle vous fera quand même tomber. Ou vous pouvez plonger sous la vague et la laisser vous passer dessus. Accepter votre anxiété ne signifie pas que vos pensées et vos sentiments vous plaisent, que vous êtes en accord avec eux, ni que vous leur cédiez; il s’agit plutôt de les observer et de les laisser vous “passer dessus” au lieu de vous emmêler dans un nœud plus épais. »
Soyez patient avec vous-même.
Pour la plupart des gens, il est bon de savoir que la crainte de la récidive se dissipe avec le temps. Il se peut qu’elle ne disparaisse jamais tout à fait, mais à mesure que le temps passe et que la fréquence des rendez-vous de suivi diminue, il est souvent beaucoup plus facile de reprendre une vie plus normale lorsque l’anxiété et l’inquiétude sont moins intenses.
Concentrez-vous sur le mieux-être
Les thérapies complémentaires ou parallèles comme l’acupuncture, la massothérapie, la musicothérapie et la méditation guidée peuvent contribuer à calmer votre anxiété et à vous détendre. Certaines personnes trouvent également du réconfort dans la spiritualité et la prière. Les patients et les membres de leur famille peuvent se prévaloir de nombreux programmes partout au pays. Consultez votre médecin, votre hôpital local et ce site Web pour connaître les ressources disponibles dans votre région.
Une alimentation saine et l’activité physique améliorent également le bien-être général. Mettre l’accent sur des éléments comme la nutrition et l’exercice est non seulement bénéfique du point de vue du bien-être et de la santé, mais peut aussi vous aider à sentir que vous regagnez un certain contrôle sur votre vie et sur votre santé.
Sachez quels sont vos déclencheurs
Chez certaines personnes, la crainte de voir revenir le cancer est souvent provoquée ou déclenchée par certaines choses. Par exemple, une visite à l’hôpital ou un examen diagnostique à venir, l’anniversaire de votre diagnostic ou l’annonce du diagnostic reçu par une autre personne – tout cela peut attiser l’inquiétude et réveiller des souvenirs difficiles.
D’autres motifs de préoccupation, un symptôme physique comme une douleur inhabituelle, un rhume ou un mal de tête, une masse ou un grain de beauté que vous ne croyez pas avoir remarqué jusque-là, peuvent agir comme un puissant déclencheur car il peut s’agir de véritables signes d’une récidive à même de provoquer de l’anxiété.
Ayez un plan
Disposer d’un plan pour mieux faire face aux déclencheurs permet de réduire l’anxiété et de se sentir plus en contrôle. Si vous avez un examen de suivi, par exemple, réfléchissez à la meilleure façon de passer le rendez-vous. Planifiez quelque chose que vous aimez ou qui vous fera oublier d’y penser. La méditation, la respiration de relaxation ou l’exercice physique comme une promenade dans la nature peuvent aider à réduire l’anxiété. Pour certains, tenir un journal ou passer du temps avec leur animal de compagnie favori contribue à apaiser les craintes.
Parlez-en.
Une fois le traitement terminé, les proches et les amis qui vous ont beaucoup soutenu pendant que vous receviez vos soins ne comprennent pas toujours que les craintes et les préoccupations que vous aviez pendant le traitement puissent persister. N’ayez pas peur d’en parler et de leur demander de continuer à vous soutenir.
Il peut aussi être réconfortant de parler à d’autres personnes qui ont vécu les mêmes choses que vous. Le RMC dispose d’un forum en ligne destiné aux patients et de groupes de soutien en personne où vous pouvez discuter de vos préoccupations et échanger des idées; vous pouvez aussi recourir à notre programme de soutien entre patients pour entrer en contact avec d’autres survivants du cancer, parler de vos expériences et partager vos soucis et inquiétudes. Il peut être très valorisant et thérapeutique non seulement de parler de sa propre expérience, mais aussi d’aider des pairs à faire face à un diagnostic de même nature.
Envisagez une consultation ou une intervention médicale
Si vous éprouvez des difficultés, n’hésitez pas à discuter de tout problème de santé mentale avec votre médecin. Des travailleurs sociaux, des psychologues et des psychiatres sont en mesure de vous aider à comprendre que la crainte de la récidive est inhérente à la réalité du cancer. Ils peuvent vous aider à élaborer des stratégies qui vous permettront de faire face à vos peurs et d’aller de l’avant dans votre vie.
Certains patients dont les craintes sont persistantes peuvent être orientés en vue d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC), une forme de psychothérapie qui s’est avérée efficace pour ce qui est d’atténuer l’anxiété et la dépression chez les personnes atteintes de cancer. Cette approche combine la thérapie cognitive – un type de thérapie par la parole qui aide à reconnaître et à modifier les schémas de pensée autodestructeurs – et la thérapie comportementale, qui aide les individus à discerner leurs croyances et comportements malsains et à les remplacer par des attitudes positives.
Lorsque la crainte de la récidive devient incontrôlable, la prise d’un anxiolytique peut également être utile. Discutez avec votre médecin des options qui vous conviennent le mieux.
Les séances d’information du Réseau mélanome Canada destinées aux patients sont une série de présentations concernant les dernières options thérapeutiques et les services de soutien relatifs au mélanome données par d’éminents oncologues, dermatologues, chirurgiens, psychologues et autres spécialistes canadiens.
Recevez les dernières nouvelles concernant le mélanome directement dans votre boîte de réception. Abonnez-vous à l’infolettre du réseau de patients atteints de mélanome.
Réseau mélanome Canada offre divers services gratuits aux patients, aux aidants et aux professionnels de la santé.